St. John Lucas, comp. (1879–1934). The Oxford Book of French Verse. 1920.
François de Malherbe 15551628
127. Paraphrase du Psaume cxlv
StancesN
Sa lumière est un verre, et sa faveur une onde
Que toujours quelque vent empêche de calmer.
Quittons ces vanités, lassons-nous de les suivre;
C’est Dieu qui nous fait vivre,
C’est Dieu qu’il faut aimer.
Nous passons près des rois tout le temps de nos vies
A souffrir des mépris et ployer les genoux:
Ce qu’ils peuvent n’est rien; ils sont, comme nous sommes,
Véritablement hommes,
Et meurent comme nous.
Que cette majesté si pompeuse et si fière,
Dont l’éclat orgueilleux étonnait l’univers;
Et, dans ces grands tombeaux où leurs âmes hautaines
Font encore les vaines,
Ils sont mangés des vers.
D’arbitres de la paix, de foudres de la guerre;
Comme ils n’ont plus de sceptre, ils n’ont plus de flatteurs;
Et tombent avec eux d’une chute commune
Tous ceux que leur fortune
Faisait leurs serviteurs.