St. John Lucas, comp. (1879–1934). The Oxford Book of French Verse. 1920.
Marceline Desbordes-Valmore 17861859
222. LOreiller dune petite fille
Plein de plume choisie, et blanc! et fait pour moi!
Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête,
Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi!
Sans maison, n’ont jamais d’oreiller pour dormir;
Ils ont toujours sommeil. O destinée amère!
Maman! douce maman! cela me fait gémir.
Qui n’ont pas d’oreiller, moi, j’embrasse le mien.
Seule, dans mon doux nid qu’à tes pieds tu m’arranges,
Je te bénis, ma mère, et je touche le tien.
De l’aube; au rideau bleu c’est si gai de la voir!
Je vais dire tout bas ma plus tendre prière:
Donne encore un baiser, douce maman! Bonsoir!
Plein de prière (écoute!), est ici sous mes mains
On me parle toujours d’orphelins sans famille:
Dans l’avenir, mon Dieu, ne fais plus d’orphelins!
Pour répondre à des voix que l’on entend gémir.
Mets, sous l’enfant perdu que la mère abandonne,
Un petit oreiller qui le fera dormir!