St. John Lucas, comp. (1879–1934). The Oxford Book of French Verse. 1920.
Charles DOrleans 13911465
20. Ballades
iUng jour m’avint, à Dovre sur la mer,
Qu’il me souvint de la doulce plaisance
Que je souloye oùdit païs trouver.
Si commençay de cueur à souspirer,
Combien certes que grant bien me faisoit
De veoir France, que mon cueur amer doit.
De tels soupirs dedens mon cueur garder,
Veu que je voy que la voye commence
De bonne paix, qui tous biens peut donner.
Pour ce, tournay en confort mon penser:
Mais non pourtant mon cueur ne se lassoit
De veoir France, que mon cueur amer doit.
Tous mes souhaitz, en les priant d’aler
Oultre la mer, sans faire demourance,
Et à France de me recommander.
Or, nous doint Dieu bonne paix sans tarder
Adonc auray loisir, mais qu’ainsi soit,
De veoir France, que mon cueur amer doit.
Paix est tresor qu’on ne peut trop louer,
Je hé guerre, point ne la doit priser;
Destourbé m’a longtemps, soit tort ou droit,
De veoir France, que mon cueur amer doit.